Termes fréquemment utilisés
Les classes sociales
Honnête fille :
C’est la fille d’un « Honorable Homme » et d’une « Honnête femme » : personnes appartenant à la bourgeoisie des paroisses : notaires, procureurs d’office, riches marchands.
Honorable :
Appellation de courtoisie (et non un titre) marquant le respect dû à un homme estimable, aisé et influent, (paysans, marchands, artisans aisés).
Son équivalent féminin est « Honnête ».
Autres appellations : « Sieur » et « Demoiselle » - La « Demoiselle » est une femme mariée !
Maître :
Ce terme distingue généralement l’artisan qui possède son entreprise ; son aide ou apprenti étant « garçon ». Toutefois lorsque le terme de garçon n’est pas suivi d’une profession il signifie généralement célibataire et est souvent suivi du nom de son père.
Noble Homme :
C’est la « gentry » au sens anglais du terme et constitue la transition vers la noblesse.
Enfin la grande noblesse peut se prévaloir dans les actes, du titre de « Haut et Puissant Seigneur », mais également « Noble, Noble et Puissant Seigneur, Illustre Seigneur, ou même Messire - ainsi que ceux d’Écuyer, Baron, Vicomte, Comte, Marquis, Duc, Prince et Roi.
Messire :
Titre donné généralement donné à l’homme aisé et indépendant employant une domesticité (meunier, fermier).
Également donné aux hommes d’église sous différentes formes : « Révérend messire, Vénérable, et Vénérable Révérend » pour les curés, Vénérable Messire pour les chanoines et les évêques.
On trouve aussi le terme de Messire devant le nom des nobles et même des avocats et notaires en concurrence avec celui de Maître voire même de celui de « Respectable ». « Discret » pour les jeunes et frais émoulus notaires et « égrège » pour les expérimentés, les procureurs d’offices et les praticiens.
La religion
- Clerc tonsuré : jeune prêtre ordonné et ayant reçu la tonsure par l’Évêque du lieu mais n’ayant pas la responsabilité d’une paroisse. Il est l’aide ordonné (donc pouvant administrer les sacrements) d’un curé, d’un recteur, ou d’un prieur.
- Après trois publications de bans aux prônes de la messe paroissiale :
- Le ban est la proclamation officielle et publique d’un événement public. Les bans étaient publiés pendant trois dimanches consécutifs (ou fêtes religieuses d’obligation)
- Le prône était à l’origine la grille du chœur d’où le prêtre donnait durant la messe l’ensemble des instructions et annonces diverses concernant la paroisse.
- La messe paroissiale : c’est la messe chantée solennelle du dimanche.
Après toutes les cérémonies requises : terme employé dans les actes de mariage et signifiant que les futurs époux s’étaient confessés et avaient reçu le sacrement de l’Eucharistie la veille du mariage.
« En face de notre Sainte Mère l’Église » : Sachant que le sacrement de mariage n’est pas « donné » par le prêtre mais que ce sont les époux qui « se donnent mutuellement le sacrement de mariage devant Dieu et les Hommes », sacrement qui pour être valide doit avoir lieu en présence du prêtre et des témoins ; prêtre et témoins sont « l’Église ».
« Une rendue » : mention figurant parfois dans l’acte de mariage, c’est l’attestation de catholicité délivrée par le prêtre du lieu d’où est originaire l’un des époux.
Dispenses de consanguinité : elles autorisent ce qui est interdit par la loi de l’Église et sont accordées par « l’officialité » c’est-à-dire les tribunaux ecclésiastiques.
Dispenses d’affinité : Par exemple le parrain d’un enfant ne pouvait épouser « sa commère » (dont il était le « compère »), soit la marraine du dit enfant – Il s’agit de parenté spirituelle.
Le « petit baptême » ou ondoiement : donné au nouveau-né en « évident danger de mort » par la sage-femme ou un proche afin de lui éviter « d’errer dans les Limbes » s’il périssait. Lorsque l’enfant avait été ondoyé, le prêtre le disait « asseuré » pour « assuré » qu’il était d’aller au Paradis en cas de décès. La partie complémentaire qui avait lieu plus tard à l’église comportait une onction avec l’huile consacrée appelé le Saint-Chrême et faisait souvent l’objet d’une inscription marginale sur le registre paroissial sous l’appellation de « chrismation »
La vie quotidienne
« Par paroles de futur » et « par « paroles de présent » : formules trouvées dans les contrats de mariage, correspondant aux accordailles (fiançailles) officielles « par paroles de futur ».
Age parfait : formule notariale, ecclésiastique ou civile. Il s’agit de la majorité « parfaite » qui donnait capacité entière de disposer tant des immeubles que des meubles. Elle commençait à la 26ème année (25 ans révolus) pour le garçon et 21 ans pour la fille.
Actes respectueux : acte notarié signé par les parents de l’un ou l’autre des futurs époux autorisant son mariage. En effet l’homme mineur de 25 ans et la fille jusqu’à 21 ans ne pouvaient contracter mariage sans le consentement de leurs pères et mères.
« Heures de relevé » : ce sont les heures après « midi » soit par exemple « 3 heures de relevé » correspondent à 15 heures. A la première, troisième, sixième et neuvième heure soit respectivement six, neuf, douze et quinze heures. Ce sont les heures liturgiques.
De jour, de midy, de nuit, de bise : expressions trouvées dans les actes notariés, pour situer un lieu géographique, signifiant de sud, d’est, d’ouest et de nord.
« Délai de viduité » : délai (en principe de 300 jours) imposé à une veuve avant de pouvoir se remarier.
« Vivre à pot et à feu » : cette expression trouvée dans les actes notariés pour définir la famille (parents, grands-parents, jeunes couples et leurs enfants, ainsi que les grands enfants non mariés).
Les fratries : Antoine « le jeune » ou « Antoine le cadet » Antoine « l’aîné » et Antoine « le Père »:il s’agit de deux frères portant le même prénom, se reconnaissant par leur rang dans la fratrie.
Ensuite, du père des deux « Antoine » se prénommant également « Antoine » !
La sépulture
« OBIT » : mention portée en marge des registres paroissiaux en face des actes de naissance des enfants morts en bas âge.
« Muni des sacrements ordinaires » « décédé de mort subite » : formules figurant dans les actes d’inhumation et signifiant, pour la première que le défunt a pu préparer son trépas. Tout un chacun espère avoir le temps de pleurer ses péchés (confession), recevoir « l’extrême-onction » (onction avec le Saint-Chrême) et le « viatique » (l’Eucharistie ou communion).
La « sépulture ecclésiastique » : inhumation dans la terre consacrée du cimetière ; celle-ci peut être refusée en cas de mort subite sans confession (alors que le défunt est connu pour sa vie dissolue) ; de folie ; de suicide ; de protestantisme ou de sa suspicion.Dans le cas de refus de la sépulture ecclésiastique, le défunt est enterré « comme un âne », au bout du champ.
« Décédé à l’âge d’environ 90 ans » : plus que l’âge exact du défunt - que nos ancêtres ne connaissaient pas vraiment eux-mêmes -cette expression utilisée par celui qui rédige l’acte d’inhumation indique plutôt un nombre de générations.A 90 ans on est arrière-grand-père (mère), selon l’estimation suivant laquelle on est père à 30 ans, grand-père à 60 et arrière-grand-père à environ 90 ans.
« Inhumation dans l’église »/ « Inhumation dans le cimetière » : de façon courante seuls les curés, le clergé et les Seigneurs étaient ensevelis dans le sol des églises (cette tradition remonterait au temps des catacombes).
A partir du milieu du 17ème siècle la pratique de ce genre d’inhumation se généralise et l’on voit de simples –riches – laboureurs acheter des « fondations », les autorisant eux et leurs descendants, à être inhumés dans l’église.
« Inhumé dans le cimetière de l’Hospice » : le défunt est, soit un indigent, soit un grand vieillard sans descendance (ou brouillé avec elle) soit une personne de passage dans la paroisse et dont on ne connaît pas les attaches familiales.